- C'est toi Simon, soupira Yann visiblement soulagé malgré la pénombre.
Il jeta un coup d'oeil derrière lui et, suivant son regard, Simon et Laure découvrir Arthur, gisant innanimé par terre. Yann voyant leurs visages perdre le peu de couleur qui leur restait s'empressa de rajouter :
- Il est en vie ! Il va bien, il s'est juste fait assomé par une pierre quand j'ai dut faire s'effondrer le tunnel.
Une myriade de questions ainsi qu'un sentiment de culpabilité assaillirent Simon alors qu'il réalisait qu'il n'avait pas le seul à soufrir.
- Qu'est-ce qui vous est arrivés ? Finit-il par demander.
- On a eu quelques problèmes après que tu sois partit. Répondit Yann, hésitant à continuer. Mais ça risque de prendre du temps de ce dire tout ce que l'on a à ce dire. Autant ce mettre confortable.
Ils s'intallèrent dans le tunnel poussiéreux juste à côté de l'entré, préférant le petit courant d'air frais à l'atmosphère étouffante à l'intérieur. Au final ce fut Laure qui commença par raconter son histoire ; comment, alors qu'elle parlait avec Marie sur le seuil de sa porte, un flot de petites créatures étaient arrivées et les avaient attaqué. Marie lui avait sauvé la vie en l'enfermant dans sa chambre avant que les monstres ne les atteignent. Les cris qu'elle avait entendu dehors l'avait paralisé et même quand elle retrouva ses moyens elle n'osa pas ouvrir la porte tout de suite.
Après quelques minutes tout était redevenu calme, elle avait ouvert la porte et avait entrevu un sixième se tortillant par terre alors que son corps grandissait, perdant ses traits et sa peau prenant une teinte grisatre. Elle s'était détournée du spectacle quand elle avait entendu un bruit venant de la chambre d'à côté, un deuxième colosse portant les vetements de Marie, déchirées sur son corps trop imposant.
Jusqu'à ce point de son récit, les larmes n'avaient pas arrêtés de tracer des sillons dans son visage maculé par la poussière. La culpabilité ressortait clairement de sa voix qui se brisait mais malgré cela elle avait continué son histoire sans relache, comme pour se confesser de ses péchés. La description de son amie défunte transformée en un monstre qui avait essayé de la tuer fut de trop pour la jeune fille qui éclata en larme. Maladroitement, les garçons essayèrent de consoler leur amie mais son désespoir était trop grand. Finalement, à bout de larmes, Laure tomba dans un sommeil sans rêves.
Simon reprit le récit de Laure, après avoir raconté son péril jusqu'à leur rencontre. Au moment ou il parla de l'épisode avec Valentin, il remarqua un frisson de Yann mais il ne réussit pas à savoir si c'était de froid ou de peur et connaissant son ami, il se rassura en resserant son manteau pour garder chaud. Il finit rapidement son histoire puis d'un regard interrogateur poussa Yann à commencer la sienne.
- Après que tu sois partis vers l'internat j'ai hésité à te suivre, commença-t-il. J'allais te suivre mais Arthur m'as retenu, il avait mal aux côtes et il n'arrivait pas à se relever alors traverser le tunnel... En plus il voulait savoir si Valentin allait bien. J'allais lui dire que c'était pas une bonne idée quand il est sortit, Valentin j'entends.
- Il était couvert de sang et avait toujours son arme en main. Quand il nous a regardé... Yann avait l'air terrifié rien qu'en se rappelant la scène. Simon, ce n'est plus le même. Il avait un grand sourire mais dans ses yeux on pouvait voir qu'il voulait nous tuer. Je ne sais pas trop comment mais j'ai pris Arthur et ton épée et j'ai fuit vers le tunnel. Il nous a couru après, en temps normal je l'aurais distancé sans problème mais avec Arthur sur le dos c'est une autre paire de manche. J'ai sauté par la trappe et sprinté à travers le passage mais un cris d'Arthur m'as fait me retourné, Valentin se rapprocahit et vite. J'ai fait la première chose qui m'est passé par la tête, j'ai pris l'épée et j'ai brisé un des piliers qui le retenait. On a failli se faire écraser par l'éboulement qui a suivi, Arthur c'est même pris une pierre dans la tête mais au moins Valentin était coincé de l'autre côté.
- J'ai voulu sortir te chercher, chercher de l'aide mais avec Arthur inconscient j'ai préféré rester ici. Depuis j'attends, je savais pas si tu étais en vie, si Valentin allait venir nous chercher.
Yann s'arréta la et regarda devant lui en silence, perdu dans ses souvenirs. Simon après quelques minutes se leva pour s'asseoir à côté de son ami, inconsciemment à la recherche du réconfort que seul la proximité avec des êtres chers peut apporter. Ils s'endormirent ainsi, la journée la plus éprouvante de leur jeune vie enfin terminée, sans savoir ce que leur reservait le lendemain.
Ce fut Arthur qui se réveilla en premier, l'esprit encore embrumé. Il regarda autour de lui sans reconnaître la caverne poussiéreuse dans laquelle il se trouvait. Laure, Simon et Yann dormaient, entassés les uns sur les autres. Puis, alors que son esprit s'éclaircissait les souvenirs de la veille le frappèrent comme de la foudre. Sous le choc il essaya de se lever d'un coup sec mais une grande douleur au flanc l'en empêcha, lui arrachant un grognement de douleur et de surprise.
Il avait crié assez fort pour réveiller en sursaut ses amis de leur sommeil profond. Yann en alerte eut le même reflexe qu'Arthur se leva d'une traite prêt à se défendre contre toute menace. Simon et Laure qui s'étaient endormis sur ses épaules furent un peu plus lents à la détente ce qui leur fut fatale. Leurs têtes s'envolèrent sous l'impultion initiale de Yann mais rapidement la gravité repris le dessus et dans un bruit sourd elle s'entrechoquèrent en retombant.
- Aïe ! S'écria Laure en faisant pleuvoir les coups sur Simon. Non mais ça va pas sale brute.
Confus et encore endormis, le pauvre garçon completement désemparé ne put que lever les bras pour essayer de se défendre contre la volée de coups. Arthur explosa de rire très vite suivi par Yann mais ce premier dut s'arretter tout aussi vite quand la douleur émanant de ses côtes s'intensifia.
Une atmosphère détendue s'était installée, mais elle ne dura que très brièvement. A l'exterieur et très proche un craquement sec de branche se fit entendre. Les quatre adolescents se figèrent sur place dans un même souffle, térrifiés, alors qu'ils restaient à l 'affut de l'origine du son. Ils se calmèrent après quelques minutes d'attente mais l'ambience était redevenue lourde, le moral retombait au plus bas. Arthur, inconfortable, essaya de changer de position ce qui lui arracha un autre râle de douleur. Sans rien pour le distraire cette fois, il chercha l'origine de ses maux. Soulevant son T-shirt, il révela ses côtes, celles de gauches avaient pris une couleur violacée après le choc contre l'arbre.
- Je vais chercher de l'aide, tonna soudainement Yann en se levant. Restaient bien cachés et à l'abris, je vais essayer de trouver un medecin.
Avant que quiconque n'ait put réagir, il était parti. Arthur et Simon s'échangèrent un regard surpris à la réaction etrange de leur ami. Ce dernier ce tourna vers leur amie, tout autant perdue que les deux garçons.
- Tu peux t'occuper d'Arthur ? Lui demanda-t-il. J'ai un peu peur de ce qu'il va faire, il avait l'air un peu fou.
Laure voulut lui répondre mais Simon avait déjà quitté la cachette.
Ils sont toujours comme ça ? Demanda-t-elle au seul garçon restant.
Non, la ils étaient plutôt calmes, tenta l'adolescent avec un petit sourire.
Capitulant, la jeune fille s'approcha d'Arthur et commença à l'osculter. La pierre qu'y l'avait frappait au crâne n'avait laissé qu'une vilaine bosse qui se résorberait vite. A l'inverse, le coup du colosse qui l'avait envoyé se fracassait contre un arbre avait laissait des sequelles, malgré une absence de connaissances médicales Laure voyait bien que ses blessures ne se soigneraient pas toutes seules, il avait besoin d'un médecin. Elle se limita à aider Arthur à se mettre dans une position qui ne lui faisait pas trop mal et à lui tenir compagnie.
De son côté Yann fumait, il avançait rapidement dans la forêt passant sa colère sur toutes les branches qui avaient le malheur de se trouver à portée de bras. Il arriva rapidement à la cours. Alors qu'il avait fait un bon quart du chemin qui menait à la cafeteria, il entendit Simon l'appeler de vive voix. Il ouvrit grand les yeux et fut parcouru d'un frisson alors qu'il refit le chemin inverse en trois fois moins de temps pour se cacher sous le couvert des arbres. Mais Simon le rekoignit sans la moindre crainte :
Tu veux nous tuer tous les deux ? Siffla Yann. T'as peut être oublié que l'on est pas tout seul et que ces autres essaye de nous tuer.
Il avait appuyé son dernier mot avec tout le venin qu'il possédait en son âme. Enfin ! Il avait un focalisateur à toute la rage qu'y s'accumulait en lui depuis le début de toute cette affaire. En temps normal il serait partit à la gym se défouler mais avec tout ce qu'y c'était passé il avait été obligé de ronger son frein et il en avait marre.
Simon, prit de court par la réaction violente de son ami, se mit sur la défensive et répondit farouchement :
- Vu le bruit que fait depuis tout à l'heure, si il restait encore ne serait-ce qu'une seule de ses choses dans l'internat, elle t'aurait déjà trouvé. Tu nous laisse en plan, tu pars sans défenses, tu fais plus de bruit qu'un élephant dans un magasin de porcelaine et maintenant tu ne trouves rien de mieux à faire que de t'en prendre à moi ? Mais c'est quoi ton problème ?
La réponse de Yann vint sous la forme de son poing dans le visage de Simon. Ce dernier fit un pas en arrière puis, après un temps d'arret, lacha la claymore qu'il avait ammené avec lui et sauta sur son ami. En temps normal, la dispute aurait pris fin très vite, Yann aurait utilisé son physique plus puissant pour soumettre Simon, mais ils n'étaient pas en temps normal. Les garçons puisèrent dans leur rage pour essayer de faire abandonner l'autre par la force brute.
Pourtant Yann se surpris à reculer sous les coups de son ami. Devant cette réalisation il agit tel une bête acculée et sauta, abandonnant toute défence pour frapper son ami à la tempe d'un grand coup à la tempe.
Simon s'immobilisa, les yeux vitreux puis s'effondra au sol. Ce ne fut pas instantané et Yann crut même qu'il allait se relever mais le garçon avait perdu connaissance et finit évanouit, le nez dans l'herbe. A la vue de son ami KO dans par terre, toute la colère qu'y l'avait englouti se dissipa. Il s'affaissa contre un arbre non loin, la claymore sur les genoux et se perdit dans ses pensées.
Simon se réveilla quelques minutes après le coup, toujours face à terre il se remémorra le combat contre son ami. La colère qui lui avait fait voir rouge et qui avait maintenant disparue, ne laissant derrière elle que la pléthora (et ouais je me la pette) de bleus qu'il allait rajouter à sa collection qui grandissait à un rythme affolant ces deux derniers jours.
Deux jours, il y a deux jours encore, il n'était qu'un adolescent inconscient dont la plus grande préoccupation était sa vie amoureuse. Aujourd'hui, c'était un meurtrier, Marie un monstre sortit tout droit d'un film d'horreur et un de ses meilleurs amis, un psychopate en puissance. Il senti les larmes lui monter aux yeux, submergé par le tout mais il réussi à se reprendre. Coupant court à ses sombres pensées, il se releva d'un coup sec. Son action occasionna un sursaut chez Yann qui était toujours perdu dans ses pensées lui aussi et ce leger vertige qui accompagne les redressements trop rapides.
Il s'avança vers Yann et quand il arriva à côté de lui il tendit son bras vers son ami, le poing refermé. Un regard suffit pour que les deux garçons, amis de toujours se comprennent et Yann lança son propre poing à la rencontre avec le même grand sourire qui illuminait le visage de Simon.
Laure fusa à travers les bois sans arrière pensée ni pour les colosses ni même pour les branches qui la griffait dans sa course folle. Elle arriva dans la cours bétonnée et s'arreta pour reprendre son souffle, son cœur battant à tout rompre dans ses oreilles, une lueur folle et désespérée dans ses yeux. Elle s'appreta à repartir lorsqu'un bruit incongru la fit se retourner, un rire qu'elle connaissait. Sans chercher à comprendre, elle se dirigea vers le bosquet d'ou provenait les sons.
Elle déboula sur Yann et Simon assis côte à côte qui la regardait surpris par son entrée et son apparence dramatique. Des miliers de pensées traversèrent l'esprit de la jeune fille en un bref instant ; ou étaient les monstres ? Que faisaient ils à rire comme ça ? Pourquoi Simon avait-il cet œil au beurre noir et Yann la levre en sang ?
- Arthur est tombé dans un coma, fut tout ce qu'elle réussit à dire.
Dernière édition par Foxburrows le Lun 21 Déc - 12:39, édité 1 fois